Passages de ceintures au Gonojukan

Publié le 19 Février 2009

Article publié par Stéphane & Aurore.


Cette saison, plusieurs passages de ceintures ont déjà eu lieu au sein de notre club.

Il nous faut ainsi féliciter Christine, Philippe, Florence, David, François, Thierry, Laurent, Amélie, Alexandre et Vincent pour leur ceinture jaune ; Catherine et Fabrice pour leur ceinture orange ; Christophe et Jean-Christophe pour leur ceinture bleue. Bravo à tous !


Les passages de ceinture ont lieu plusieurs fois par an en fonction de la progression technique des élèves et de leur régularité. Il faut ainsi un certain temps de pratique minimum entre chaque grade, réglementé par la fédération. Le programme de chaque ceinture correspond à la fois à une connaissance d’une partie de la nomenclature technique (travail de forme) ainsi qu’à une évolution de la difficulté et de l’exigence dans la démonstration des techniques (travail de fond). 

Cette méthode assure la connaissance de l’ensemble de la nomenclature utilisée pour les passages de grades Dan une fois la ceinture marron acquise.




La progression se fait de la manière suivante en Aïkido :


6eme Kyu - ceinture blanche                 Mudansha

5eme Kyu - ceinture jaune

4eme Kyu - ceinture orange

3eme Kyu - ceinture verte

2eme Kyu - ceinture bleue

1er Kyu - ceinture marron


On peut ajouter une ceinture violette entre la bleue et la marron, pour les adolescents notamment, et des étapes intermédiaires entre chaque ceinture pour les enfants (barrettes, ceintures bicolores). Les grades Kyu sont délivrés par les professeurs au sein du club et au nom de la Fédération.


1er Dan (Shodan) - ceinture noire           Yodansha

2eme Dan (Nidan)

3eme Dan (Sandan)

4eme Dan (Yondan)



Passage de 3eme Dan - © Droits réservé Gonojukan


Les grades Dan (“degré”, “marche”, comme une marche d’escalier qu’on gravit pas à pas) sont délivrés par un jury lors de passages organisés au niveau régional ou inter-régional. Ce jury ne fait que proposer les candidats reçus à la CSDGE (Commission Spécialisées des Grades Dans et Equivalents) qui les valide au nom de l’Etat Français.


5eme Dan (Godan) -    Grades de Haut niveau        Kodansha

6eme Dan (Rokudan)

7eme Dan (Nanadan)

8eme Dan (Hachidan)


Ces grades dits de haut-niveau sont décernés sur dossier par un comité spécialisé.


Il existe aussi des grades Aïkikaï décernés par le Hombu Dojo au Japon, centre mondial de l’Aïkido. Ces grades Aïkikaï ne sont reconnus par l’Etat Français qu’à partir du 5eme Dan.





Le fonctionnement traditionnel...


Traditionnellement les Bujutsu n’utilisaient pas ce principe de grades. En ce temps-là, le néophyte désireux de se lancer dans la pratique ne pouvait entrer dans un Dojo que sur recommandation d’un élève plus ancien. Il ne montait pour la première fois sur le tatami qu’après avoir fait preuve de sa motivation pendant des mois, participant à la vie du Dojo comme humble spectateur ou homme de ménage. La reconnaissance du niveau des élèves se matérialisait par la délivrance par le Maître d’une école de certains titres, des certificats de transmission, ou Menkyo :


Menkyo Shoden (transmission de base)

Menkyo Chuden (transmission de niveau moyen)

Menkyo Joden (transmission de niveau haut)

Menkyo Okuden (transmission profonde de l’enseignement secret)

Menkyo Kaiden (transmission de la totalité de l’enseignement). Ce grade permettait à celui qui le recevait de pouvoir succéder à son maître, ou à fonder une autre branche de l’école enseignée par son maître.


Ainsi Morihei Ueshiba a obtenu le Menkyo Kaiden d’Aïkijutsu ce qui lui a permis de fonder sa propre école.





Le système "moderne"...


Notre système de grades actuel (Kyu Do Ha) a été mis au point par Jigoro Kano, “l’inventeur” du Judo, qui s’est inspiré du fonctionnement des armées occidentales pour moderniser la pratique. Initialement il n’existait que deux couleurs : la ceinture blanche ou la ceinture noire. Ensuite, les couleurs ont davantage différencié la progression, avec la blanche du 6eme au 4eme Kyu, marron du 3eme au 1er Kyu, noire ensuite. Le système des ceintures de couleur a été mis au point en Europe dans les années 20-30 C’est Mikinosuke Kawaishi qui l’a popularisé en France dans les années 30. 


Issu d’un monde de guerre, le système des Menkyo n’était plus adapté au monde de paix dans lequel devait évoluer le Budoka. Il n’est aujourd’hui plus question de conserver des secrets entre écoles rivales, de vérifier la loyauté d’un élève des années durant avant de lui distiller le savoir, mais simplement de permettre à chacun une progression, au niveau technique comme au niveau personnel. 


On attend aussi d’un gradé qu’il respecte les valeurs de son art (voir par exemple la signification des 7 plis du hakama) et fasse preuve de qualités morales même en dehors du tatami. C’est pourquoi il existe également des grades honorifiques, décernés parcimonieusement et parfois à titre posthume, à des aïkidokas ayant particulièrement oeuvré pour leur art martial.





 © Droits réservé Gonojukan


En Aïkido l’utilisation des ceintures de couleurs est laissée à la discrétion de l’enseignant. Certains enseignants préfèrent ainsi utiliser deux couleurs, la ceinture blanche pour les grades Kyu et la ceinture noire pour les grades Dan, considérant qu’afficher son grade par la couleur de sa ceinture est un signe de prétention. Au Gonojukan, nous préférons utiliser les ceintures de couleurs, qui créent une correspondance avec les autres Budo (Judo, Karaté...) car elles permettent de matérialiser la progression. Elles deviennent alors une stimulation personnelle, et d’un point de vue pratique, permettent à l’enseignant de connaître d’un coup d’oeil le niveau des différents participants à son cours.


Il est de bon ton dans les arts martiaux japonais de ne pas “donner des leçons” à un élève plus ancien ou plus gradé que soi. Le fait d’afficher la couleur permet d’éviter ainsi certaines fautes de bienséance (étiquette). Il est aussi admis couramment qu’un élève ne dispose pas d’un niveau nécessaire pour juger ou corriger un autre élève avant le grade de 1er Dan. Il existe cependant un principe d’entraide dans la pratique des Budo, qui fait que les anciens du club (Sempaï) ont pour responsabilité d’aider à la formation des nouveaux (Kohaï). L’idée est donc d’aider l’autre à s’améliorer en développant la positivité, la délicatesse et la confiance, plutôt que le jugement et la réprimande.





Et le Hakama ?


Concernant le hakama, pantalon traditionnel des samouraïs (originellement un pantalon de cavalier : à l’occasion voyez le costume traditionnel de la poste hongroise), il symbolise un certain engagement dans la pratique ainsi qu’un niveau global. En Aïkido, le hakama est traditionnellement bleu indigo ou noir. Les blancs, gris et rayés sont réservés aux circonstances particulières, aux cérémonies ou aux très grands Senseï. C’est le professeur qui autorise chaque élève à le porter, selon ses propres critères.

Ainsi, certains enseignants le donnent systématiquement au bout de deux années de pratique, quel que soit le niveau technique atteint. D’autres le couplent à l’obtention du 4eme ou du 1er Kyu. 

Au Gonojukan nous le décernons entre le 2eme et 1er Kyu. Il est à nos yeux le signe d’une certaine maturité, dans l’attitude comme dans la technique. D’un point de vue pratique, le port du hakama masque le travail des pieds et des jambes, occultant au professeur une partie du travail de l’élève qui devient alors plus difficile à corriger. L’obtention au 4ème kyu nous semble donc trop précoce. De plus, l’aïkidoka doit disposer de suffisamment de temps pour se familiariser avec son hakama avant le passage de la ceinture noire, ce qui rend son obtention après le 1er Kyu trop tardive. Au 2eme kyu, le pratiquant possède une base technique satisfaisante, il est riche d’un certain vécu sur le tatami, s’est forgé une expérience amenant à quelques réflexions sur sa pratique et les portées de son art, ce qui rend ce moment idéal pour autoriser le port du hakama.



Quelle que soit votre motivation à décrocher “la ceinture noire”, n’oubliez jamais qu’un art martial n’est pas qu’une succession de techniques, et gardez-vous d’entrer dans une course à la ceinture ! On n’attend pas d’un aïkidoka qu’il soit un robot sans âme capable seulement de reproduire une série de formes techniques. Forgez votre corps, forgez votre coeur, et laissez-vous le temps d’y parvenir. Bonne progression à tous !





Rédigé par gonojukan

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